De l'esquif au navire : la croissance rapide de l'usine (1920-1950)

Coincé entre le village et la Moselle, le site où s’implantent les établissements Lerebourg, en 1920, a souvent changé de physionomie. Avant la canalisation de la Moselle, l’endroit, particulièrement pittoresque, attire les promeneurs. Parallèlement, la proximité de la rivière et de la voie ferrée favorise l’implantation d’activités industrielles dès le début du XXe siècle.

En 1903, une glutennerie s’y installe, profitant de la présence d’un moulin, attestée depuis plusieurs siècles. On y transforme la farine pour obtenir le gluten, qui est ensuite utilisé par l'industrie alimentaire. Mais l’aventure est brève : l’usine ferme ses portes dès 1911. Deux ans plus tard, une société d'essuyages industriels réemploie une partie du site. Pendant la guerre, le lieu est reconverti en une blanchisserie militaire, avant qu'un Normand, Eugène Lerebourg, ne s’intéresse à ces locaux vacants.    

Né en 1873 près du Havre, Eugène Lerebourg s’est installé à Paris, où il crée une petite confiturerie artisanale. Mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, il découvre Liverdun et rêve de s’implanter en Lorraine, patrie de la mirabelle. En 1920, il rachète les locaux de l’ancienne glutennerie et y fonde une usine de confitures et de conserves de fruits. L’épopée Lerebourg est lancée.

Les débuts de l’usine sont modestes. Manquant de place et de matériel, Eugène Lerebourg prévoit de la faire fonctionner uniquement pendant l’été. Toutefois, il se lance rapidement dans une production en continu, tout en employant des saisonniers pour la saison des fruits. Le travail est alors largement manuel, le matériel sommaire et les locaux vétustes.

Se sentant vite à l’étroit, il fait édifier deux grands ateliers de fabrication, qui augmentent considérablement les capacités de production. L’usine connaît alors une expansion rapide. Un réseau de représentants lui permet de faire connaître ses produits dans tout l’Hexagone. Au milieu des années 1930, Eugène Lerebourg est considéré comme le premier confiturier de France. Avec son gendre Jean Ramée, ingénieur des Mines, il peut alors investir dans un matériel moderne : autoclaves, lignes de bassines à confiture, sertisseuses, étiqueteuses, dénoyauteuses...

Entre 1936 et 1948, une nouvelle vague d’agrandissements est menée sous la direction de l’architecte Georges Clément. Sa réalisation la plus impressionnante demeure le « bateau », vaste vaisseau qui abrite des salles de cuisson et des lignes de conditionnement. Cet édifice emblématique symbolise la vitalité d’une entreprise en pleine croissance.

Plongez dans l'histoire de l'usine (1920-1950) :