Le vaisseau amiral à la conquête du monde (1950-1980)

Eugène Lerebourg décède en 1950. Sa disparition ne freine pas la prospérité de la société, qui ouvre un entrepôt à Nancy (transféré en 1968 à Velaine-en-Haye), lance en 1959 le premier verre non consigné de France, et rachète en 1964 l’usine Broutchoux, à Gripport. Avec 16% de la production nationale, Lerebourg est leader sur le marché de la conserve de fruits et de la confiture.

Pour autant, la désignation en 1960 de la fille du fondateur, Madeleine Husson-Lerebourg, au poste de Président-Directeur Général, perpétue l’esprit familial qui caractérise la société. Au début de la décennie suivante, l'usine emploie plus de 350 salariés permanents. Elle donne en outre du travail à un grand nombre de saisonniers. Parmi eux, certains viennent d'Italie, du Portugal ou d'Espagne. Logée dans le moulin, aujourd'hui disparu, cette main d'oeuvre étrangère a parfois fait le choix de se fixer définitivement à Liverdun.

Lavage des fruits, équeutage, dénoyautage : le travail devient de plus en plus mécanisé. La cuisson des fruits a lieu dans d'impressionnants cuiseurs sous vide, équipements de pointe qui font cuire la confiture à basse température. Lerebourg se vante d'allier la modernité de l'équipement et le respect du fruit et des traditions. L'usine investit dans ses lignes de productions, et ouvre en 1968 une nouvelle salle de fabrication : la salle Jean Ramée, qui vient couvrir la proue du célèbre "bateau".

Les années 1960 et 1970 correspondent à l’apogée de l’usine. Entre 1962 et 1970, la production réalisée est multipliée par deux, pour dépasser les 25 000 tonnes annuelles. L'usine atteint son extension maximale. En effet, la canalisation de la Moselle libère un vaste terrain sur lequel est édifié un hangar de 10 000 m². En 1978, la construction d’un entrepôt frigorifique de plus de 7 000 m3 permet désormais de travailler avec des fruits surgelés.

Cette évolution est rendue nécessaire par l’expansion de l’usine, qui s’approvisionne largement à l’étranger. Bien que toujours attachée à la mirabelle des Côtes de Meuse et à la fraise de Woippy, Lerebourg s’approvisionne en Espagne, au Maroc et en Tunisie pour les pêches, oranges et abricots, en Europe de l’Est pour les fruits rouges et jusqu’en Côte d’Ivoire pour l’ananas.

En retour, les produits Lerebourg s’exportent à travers le monde : en 1970, on déguste des confitures et des fruits au sirop de Liverdun dans une quarantaine de pays. Le catalogue Lerebourg propose alors plus de 400 références, aussi bien des confitures que des compotes, des conserves que des purées de fruits pour les pâtissiers.

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